29/03/2022

Le calvaire de l’église Saint-Etienne (Bar-le-Duc)

Le texte ci-dessous est extrait du Congrès archéologique de France : séances générales tenues par la Société française pour la conservation des monuments historiques (1991) - Texte : Georges Fréchet - https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/

Le Christ et les deux larrons

Enfin replacé dans le chœur, cet ensemble de sculpture en bois polychrome est peut-être ce qui attire le plus l'œil en entrant dans l'église. Pourtant cela n'a pas été sans diverses vicissitudes. Ce Calvaire, dont il ne reste actuellement que le Christ en croix (h. 3,42 m) et les deux larrons (h. 2,10 m), se dressait vraisemblablement à l'origine sur le jubé. Celui-ci ayant été détruit en 1704, Aimond suppose que ce fut l'occasion de la translation du groupe au fond de l'abside, sur le socle de pierre qui existe encore actuellement. On trouve alors la première description, qui semble être restée inaperçue malgré la publication d'Aimond : Longeaux révèle que ce crucifix avait à ses pieds la statue agenouillée du chanoine Robert de La Mothe, certainement le donateur, qui vivait entre 1507 et 1539.


Le bon larron
Le mauvais larron

La description suivante apparaît dans l'inventaire révolutionnaire de 1790, le « Grand Christ » étant toujours à la place qu'il occupera jusqu'en 1855. Les trois crucifiés sont alors déplacés et suspendus aux piliers droits de la nef, cependant que le socle du XVIII° siècle devenait fonts baptismaux. On est donc sûr de l'existence à Saint-Pierre d'un groupe, assez vague dans les inventaires révolutionnaires, mais offert par un membre même de la collégiale à l'époque de Ligier-Richier, et c'est d'une importance considérable pour l'attribution de ce chef-d'œuvre. Est ainsi levée l'hypothèque d'un transfert du calvaire décrit par Chatourup à Notre-Dame de Bar-le-Duc en 1532. Pour celui-ci on ne précisait d'ailleurs pas l'existence des deux larrons.

Reste l'évidence du style, qui est la seule base d'attribution. Elle a souvent été mise en doute. L'un des arguments les plus sérieux est celui de la divergence entre le Christ, maigre, immobile et au visage assez doux, et les larrons qui, « bon » (à gauche) comme « mauvais » (à droite) font saillir leurs muscles, « se convulsent frénétiquement » et leurs traits sont violemment expressifs. Mais il n'y a là que tradition iconographique : le Sauveur est maigre à cause des privations et des supplices, il est droit et calme parce que son sort est accepté; les deux autres sont dans l'art gothique toujours attachés avec des cordes et leurs poses contorsionnées apparaissent fréquemment dans les retables et les miniatures du XV° siècle, mais par rapport à ces modèles, Mile Beaulieu remarque justement qu'ils sont « apaisés » et envisage pour cela la main de Richier, alors qu'elle trouve le Christ trop raide pour être du maître. Mais en fait l'anatomie est beaucoup plus similaire qu'on ne l'a dit. On retrouve dans les trois personnages les mêmes aréoles pointues et une forme curieusement concave du sternum. 

En outre, les yeux, dans chaque cas, présentent les fameuses paupières à bourrelets reconnues depuis longtemps comme caractéristique » de Richier. Du point de vue de l’expression un certain pathos apparaît dans les «bouches entr’ouvertes. M. Van Hees établi la ressemblance physionomique avec le Christ de la Pitié d’Étain. La comparaison se fait surtout avec le Crucifié et les larrons de Briey. Bien que les poses soient pratiquement identiques, les visages y sont plus doux, les anatomies plus académiques.

Le calvaire a été classé monument historique en 1898.

27/03/2022

Le vitrail de saint Arnould (Musée de la bière de Stenay)

 Le vitrail de saint Arnould  a été réalisé en 1926 dans l’atelier nancéien Janin-Benoit par le maître-verrier Georges Janin (1884-1955). Initialement, il décorait le Palais de la Bière, un hôtel-restaurant-brasserie-dancing construit en 1924 et situé rue Saint-Jean à Nancy dépendant des Brasseries de Champigneulles. 

Le vitrail de saint Arnould après sa restauration

De style Art Déco, ce triptyque relate le miracle de saint Arnould (582-641), un évêque de Metz après avoir sauvé de la soif le cortège qui rapatriait ses cendres. En effet, le saint patron des brasseurs exauça les prières des pèlerins qui manquaient d’eau et de vivres, en remplissant de bière chopes,  jarres et tonneaux. Cette œuvre mesure 2,81 x 1,50 m. Elle est caractérisée par des graphismes simples et une gamme de couleurs réduite. Elle a fait l’objet d’une restauration complète en 2016-2017.

Le vitrail de saint Arnould avant la restauration de 2016-2017







Le vitrail de saint Arnould a été acheté en 1987 par la Conservation Départementale des Musées de la Meuse et mis en dépôt au musée de la bière de Stenay quelques années plus tard. Le vitrail de saint Arnould reste aujourd’hui une des pièces majeures de la collection du musée.

Le miracle de saint Arnould - Pierre Dié-Mallet (Musée de la bière de Stenay)


Saint Arnould [Source Wikipédia]

Peu connu , saint Arnould est né vers 582 et mort probablement en 640 ou 641. Il fut le 29e évêque de Metz. Il est fêté le 18 juillet. Son nom reste associé à un trésor de la cathédrale de Metz qui a miraculeusement échappé à la rapacité révolutionnaire : un anneau, en or fin massif, comportant une agate onyx sur laquelle est gravée un poisson engagé dans une nasse autour de laquelle se noient deux autres poissons. Cette scène n’est pas sans rappeler l’historique de cet anneau et rapporté par l’écrivain Paul Diacre, qui le tenait de la bouche même de Charlemagne. Selon cet auteur : « Saint Arnoul décida un beau jour de jeter son anneau dans la Moselle. Son geste est une preuve d’humilité. En le jetant, il dit : « Je croirai que Dieu m’a pardonné mes péchés quand je retrouverai cet anneau ». De là est née cette fameuse légende qui laisse penser qu’un poisson avala l’anneau et fut servi peu de temps après à la table épiscopale. À en croire la légende, Dieu est entré indirectement en contact avec Arnould qui fut lavé de ses péchés et fit de lui un représentant légitime de Dieu sur terre. » 

Cette légende fait écho à celle d’Orval : La veuve Mathilde, ayant par mégarde laissé tomber son anneau nuptial dans la fontaine de cette vallée, se mit à supplier Dieu, et aussitôt une truite apparut à la surface de l'eau, portant en sa gueule le précieux anneau. Mathilde s'écria alors : « Vraiment, c'est ici un Val d'or ! », et elle décida par reconnaissance de fonder un monastère en ce lieu béni.



20/03/2022

La Chanson du printemps (Musée de la Princerie, Verdun)


La Chanson du printemps est une huile sur toile peinte par l'artiste damvillois Jules Bastien-Lepage. Présentée au Salon de 1874, l'œuvre du jeune peintre alors âgé de 26 ans, a été acquise par l’Etat l’année suivante. Ce tableau, l'un des premiers de Bastien-Lepage, regroupe plusieurs genres : le portrait (la jeune fille) et les trois angelots musiciens (issus de l'enseignement académique), la scène paysanne (la jeune fille fatiguée après une journée de dur labeur et le village en arrière-plan) et la nature morte (bouquet de violettes déposé dans le panier de la jeune fille). Ce tableau de 148 cm x 100 cm est exposé au musée de la Princerie à Verdun.