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22/04/2022

Saint Georges

 Georges de Lydda est un saint martyr honoré le 23 avril. Personnage légendaire dont l’existence est mis en doute dès le Ve siècle, c’est le saint patron des chevaliers, de l’Angleterre, de la Géorgie, de l’Éthiopie, des scouts et des armuriers. Il est souvent représenté en chevalier qui terrasse un dragon à l’aide d’une lance, allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon (ou plus largement du bien sur le mal). Il ne faut pas le confondre avec saint Michel l’archange (ailé) qui lui, vainc le démon à pied. 

Saint Georges terrassant le dragon, école allemande du XVIe siècle, bois polychrome
 (Musée barrois, Bar-le-Duc)
Verrière, auteur non identifié (après 1928)
Église Saint-Maurice (Bras-sur-Meuse)
Verrière de Joseph Benoît, 1932
Église Saint-Barthélemy (Halles-sous-les-Côtes) 
Verrière de l’église Saint-Martin (Nubécourt)
Verrière de Georges Graff (vers 1925) 
Offert par Mme Vve Hanse-Monitor de Brieulles à la mémoire 
de son fils Georges Hanse mort pour la France le 12 juin 1918
Église de l’Assomption (Brieulles-sur-Meuse)
Verrière Sanctus-Georgius - Sanctus Martinus, Haussaire frères (1875)
Église Saint-Georges (Thonne-les-Prés
Monument funéraire - Eglise Saint-Martin (Nubécourt)
Tableau intitulé « Saint George Prié pour nous », auteur inconnu (1707)
Église Saint-Georges (Thonne-les-Prés)
Croix de Saint-Georges (symbole des croisés et drapeau de l’Angleterre) 

Ci-dessous, la légende de saint Georges racontée par Jacques de Voragine (1228-1298) dans La Légende dorée (1261-1266) 

Georges était originaire de Cappadoce, et servait dans l’armée romaine, avec le grade de tribun. Le hasard d’un voyage le conduisit un jour dans les environs d’une ville de la province de Libye, nommée Silène. Or, dans un vaste étang voisin de cette ville habitait un dragon effroyable qui, maintes fois, avait mis en fuite la foule armée contre lui, et qui, s’approchant parfois des murs de la ville, empoisonnait de son souffle tous ceux qui se trouvaient à sa portée. Pour apaiser la fureur de ce monstre et pour l’empêcher d’anéantir la ville tout entière, les habitants s’étaient mis d’abord à lui offrir, tous les jours, deux brebis. Mais bientôt le nombre des brebis se trouva si réduit qu’on dut, chaque jour, livrer au dragon une brebis et une créature humaine. On tirait donc au sort le nom d’un jeune homme ou d’une jeune fille ; et aucune famille n’était exceptée de ce choix. Et déjà presque tous les jeunes gens de la ville avaient été dévorés lorsque, le jour même de l’arrivée de saint Georges, le sort avait désigné pour victime la fille unique du roi. Alors ce vieillard, désolé, avait dit : « Prenez mon or et mon argent, et la moitié de mon royaume, mais rendez-moi ma fille, afin que lui soit épargnée une mort si affreuse ! » Mais son peuple, furieux, lui répondit : « C’est toi-même, ô roi, qui as fait cet édit ; et maintenant que, à cause de lui, tous nos enfants ont péri, tu voudrais que ta fille échappât à la loi ? Non, il faut qu’elle périsse comme les autres, ou bien nous te brûlerons avec toute ta maison ! » Ce qu’entendant, le roi fondit en larmes, et dit à sa fille : « Hélas, ma douce enfant, que ferai-je de toi ? Et ne me sera-t-il pas donné de voir un jour tes noces ? » Après quoi, voyant qu’il ne parviendrait pas à obtenir le salut de sa fille, il la revêtit de robes royales, la couvrit de baisers, et lui dit : « Hélas, ma douce enfant, j’espérais voir se nourrir sur ton sein des enfants royaux, et voici que tu dois me quitter pour aller servir de pâture à cet horrible dragon ! Hélas, ma douce enfant, j’espérais pouvoir inviter à-tes noces tous les princes du pays, et orner de perles mon palais, et entendre le son joyeux des orgues et des tambours ; et voici que je dois t’envoyer à ce dragon qui doit te dévorer ! » Et il la renvoya en lui disant encore : « Hélas, ma fille, que ne suis-je mort avant ce triste jour ! » Alors la jeune fille tomba aux pieds de son père, pour recevoir sa bénédiction ; après quoi, sortant de la ville, elle marcha vers l’étang où était le monstre.

Saint Georges, qui passait par là, la vit toute en larmes, et lui demanda ce qu’elle avait. Et elle : « Bon jeune homme, remonte vite sur ton cheval et fuis, pour ne pas mourir de la même mort dont je vais mourir ! » Et saint Georges : « Ne crains point cela, mon enfant, mais dis-moi pourquoi tu pleures ainsi, sous les yeux de cette foule qui se tient debout sur les murs ? » Et elle : « À ce que je vois, bon jeune homme, tu as le cœur généreux, et tu veux périr avec moi ! Mais, je t’en supplie, enfuis-toi au plus vite ! » Et Georges : « Je ne partirai point d’ici que tu ne m’aies dit ce que tu as ! » Alors, la jeune fille lui raconta toute son histoire, et Georges lui dit : « Mon enfant, sois sans crainte, car, au nom du Christ, je te secourrai ! » Mais elle : « Vaillant chevalier, hâte-toi de te secourir toi-même, pour ne point périr avec moi ! C’est assez que je sois seule à périr ! » 

Et pendant qu’ils parlaient ainsi, le dragon souleva sa tête au-dessus de l’étang. La jeune fille, toute tremblante, s’écria : « Fuis, cher seigneur, fuis au plus vite ! » Mais Georges, après être remonté sur son cheval et s’être muni du signe de la croix, assaillit bravement le dragon qui s’avançait vers lui et, brandissant sa lance et se recommandant à Dieu, il fit au monstre une blessure qui le renversa sur le sol. Et le saint dit à la jeune fille : « Mon enfant, ne crains rien, et lance ta ceinture autour du cou du dragon ! » La jeune fille fit ainsi, et le dragon, se redressant, se mit à la suivre comme un petit chien qu’on mènerait en laisse.

Mais, en le voyant s’avancer vers la ville, les habitants épouvantés prirent la fuite, bien certains que tous allaient être dévorés. Saint Georges leur fit signe de revenir, et leur dit : « Soyez sans crainte, car le Seigneur m’a permis de vous délivrer des méfaits de ce monstre ! Croyez au Christ, recevez le baptême, et je tuerai votre persécuteur ! » Alors le roi et tout son peuple se firent baptiser ; on baptisa, ce jour-là vingt mille hommes ainsi qu’une foule de femmes et d’enfants. Et saint Georges, tirant son épée, tua le dragon, qui fut emporté hors de la ville sur un char attelé de quatre paires de bœufs. Et le roi fit élever, en l’honneur de la sainte Vierge et de saint Georges, une immense église, de laquelle jaillit une source vive dont l’eau guérit toutes les maladies de langueur. Le roi offrit aussi à saint Georges une grosse somme d’argent ; mais le saint, sans rien prendre pour lui, la fit distribuer aux pauvres. Il enseigna ensuite au roi quatre choses : Il lui apprit : 1° à avoir soin de l’église de Dieu ; 2° à honorer les prêtres ; 3° à suivre assidûment les offices divins ; 4° à garder toujours le souvenir des pauvres. Après quoi, ayant encore embrassé le vieux roi, il prit congé de lui.

D’autres auteurs racontent cependant l’histoire d’une autre façon. Ils disent que, au moment où le dragon s’avançait pour dévorer la jeune fille, saint Georges, ayant fait le signe de la croix, se jeta sur lui et le tua du coup.

Manuscrit enluminé vers 1500


13/03/2022

La nécropole nationale de Brieulles-sur-Meuse

À Brieulles-sur-Meuse se trouve l’une des 40 nécropoles nationales que compte le département de la Meuse. Créée entre1920, elle regroupe les corps de 2572 soldats tombés principalement lors de la Grande Guerre en 1914 (bataille des frontières) et en 1918 (offensive Meuse-Argonne) ainsi que 24 soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale. Deux ossuaires renferment les cendres de 1520 soldats non identifiés. Les 1052 autres soldats reposent dans des tombes individuelles. La superficie de la nécropole est de 8015 m2.


Le 26 août 1914, Le 5ème corps français, l'artillerie de corps et 3 bataillons, assurent la défense  des côtes, de Brieulles vers Dannevoux. Ils se relient sur leur gauche au 4ème corps et sur leur droite au 6ème corps qui se charge de la couverture jusqu'à Cumières. Le 27 août, les 12ème et 9ème divisions d'infanterie assurent la défense des passages de La Meuse sur le secteur de Brieulles. Le 30 août, dans la crainte d'une attaque probable, la 9ème division étend sa couverture jusqu'à Dun, avec le 6ème corps à sa droite. Le 3ème groupe du 30ème régiment d'artillerie de campagne, positionné dans le bois de Forêt, prend sous son feu l'infanterie et l'artillerie ennemies en position à Liny-devant-Dun. Les 23ème et 24ème brigades de la 12ème division, occupent le bois de Brieulles avec 4 compagnies en avant-poste pour surveiller la Meuse. Des batteries de canons de 120 longs du 6 ème corps, s'installent vers Cunel, Romagne, Brieulles et Clery-le-Petit et prennent pour objectifs les ponts de Dun, de Sassey, le bois de Mont et le débouché de la route de Villers à Montigny. Le bataillon de projecteurs envoie 4 appareils de 35 millimètres au 67ème régiment d'infanterie. Le 31 août, la 9ème division du 5ème corps porte ses avant-postes en bordure de la Meuse de Brieulles vers Doulcon. La 12ème division du 6ème corps signale que Brieulles est fortement canonné. En soirée, le 16ème corps allemand qui vient de passer la Meuse à Vilosnes, lance une attaque vigoureuse.

Les cimetières militaires français et allemands de Brieulles-sur-Meuse regroupent un grand nombre de soldats, tués pendant ces opérations.

A Brieulles reposent, à côté des morts de 1918, les morts d'août 1914, dans les combats de Beauclair, Cesse, Inor, lors des contre-attaques de la 4º armée française du général de Langle de Cary, ainsi que des prisonniers civils belges, des déportés des Z.A.B. (bataillons de travailleurs civils ; ils étaient contraints par l'ennemi) décédés de mauvais traitements et de maladie à l'instar des prisonniers de guerre russes inhumés à Brieulles et à Chestres (08).

1914-1918 

2389 Français
35 Belges
1 Britannique
123 Russes 

1939-1945 : 
24 Français 









Chronologie

1920 : création (Batailles de la Meuse, 1914-18).

1920 à 1924 : regroupement des corps exhumés de tombes et de cimetières militaires situés essentiellement dans les secteurs de Stenay et Dun-sur-Meuse, mais également dans ceux de Montmédy et Damvillers (Aincreville, Beauclair, Cesse, Cierges-sous-Montfaucon, Cléry le Grand, Consenvoye, Damvillers, Dannevoux, Dun-sur-Meuse, Doulcon, Epinonville, Gercourt et Drillancourt, Gesnes-en-Argonne, Inor, Liny-devant-Dun, Lissey, Luzy-Saint-Martin, Mont-devant-Sassey, Montfaucon, Montmédy, Peuvillers, Romagne-sous-Montfaucon, Stenay, Vislones-Haraumont, Wavrille)

1976 : réfection totale.