06/04/2022

Monument « Honneur et reconnaissance aux femmes des territoires » (Verdun)

« Ce monument national fut élevé en hommage aux femmes de France et d'Outre-Mer qui, au cours des conflits 1914/1918 et 1939/1945, ont tenu un rôle essentiel pour le succès de la Nation. En l'absence des maris et des fils mobilisés ou prisonniers, avec courage et discrétion, elles s'impliquèrent et contribuèrent souvent au prix d'immenses sacrifices à l'éducation des enfants, à la production de l'alimentation de nos armées et de nos populations, à la conservation du patrimoine et des outils de travail, au maintien du moral des êtres chers au combat ou en captivité.

Sans aide, sans allocations familiales, sans Sécurité Sociale elles ont tenu, elles ont assumé. Durant un siècle, leur abnégation pourtant n'a jamais, ou si peu, été reconnue ni célébrée vraiment au Pays des Droits de l'Homme, malgré les promesses du Gouvernement en 1914 notamment.

A l'occasion du Centenaire de la Bataille de Verdun, l'Association des Médaillés de l'Ordre du Mérite Agricole de Meuse et la Section des Anciens Exploitants Agricoles, ont décidé d'ériger cet édifice en mémoire de ces grandes oubliées de l'Histoire.

La Municipalité de Verdun a offert le terrain sur lequel cette stèle se trouve implantée. Une souscription nationale a été lancée avec succès pour assurer le financement de l'œuvre.

Le sculpteur meusien Denis MELLINGER dit « MELDEN » particulièrement inspiré, a conçu et réalisé ce monument en pierre de Savonnières-en-Perthois (55). Son inauguration eut lieu avec ferveur le 19 juin 2016 devant une assistance particulièrement nombreuse. »

Sénateur Rémi HERMENT, Président d'Honneur AMOMA 55



HOMMAGE AU MONDE RURAL ET AUX AGRICULTRICES EN PARTICULIER

Pour le centenaire de la bataille de Verdun 1916 - 2016

« Les guerres ont laissé de grandes saignées dans nos campagnes et d'immenses champs de ruines dans nos paysages ruraux. Les paysans avaient commencé la moisson et les labours sans se douter que le canon et la mitraille creuseraient le reste des sillons sur la terre de notre campagne meurtrie. Les hommes de nos villages ont dû quitter leurs « frusques » pour endosser l'uniforme. Tout cet élan pour une guerre qui devait être courte, mais hélas le temps a passé dans un face à face interminable..

L'homme a quitté sa ferme sans crier gare, le monde a chaviré et les femmes comprennent vite qu'un énorme labeur va leur « tomber dessus ».

Femmes de cœur et femmes de vertus, toutes les « petites mains » sont mises à contribution pour continuer à « assurer » le travail de la terre. Dans un élan commun de solidarité, la guerre oblige ces femmes à assurer les tâches agricoles journalières. Avec courage et dignité, elles retroussent leurs manches pour traire les animaux, tenir la fourche, semer, planter et récolter les produits agricoles nécessaires à la vie quotidienne de la population française en émoi.

Femmes de cœur et souvent femmes de misère, elles élèvent les enfants, elles veillent sur les vieux parents et mettent journellement toute leur énergie pour la famille, faire bouillir la marmite et maintenir en vie l'exploitation familiale pendant que les hommes s'envoyaient tant d'obus meurtriers par-dessus la tête.

Honneur à ces millions d'agricultrices, ouvrières agricoles et épouses d'exploitants, femmes courageuses et dignes qui dans cette période de sacrifice et de douleur ont assuré sans faillir la survie de l'agriculture française avec la volonté de continuer a vivre pour rendre possible un avenir meilleur.

Cette guerre a été pour beaucoup d'entre elles douloureuse, la mort et blessures physiques et morales d'un mari, d'un fils, frères et oncles ont obligé ces femmes courageuses à continuer pendant de longues années les lourdes charges de travail. »

Denis Mellinger, Sculpteur

 







L’inauguration du 19 juin 2016

Affiche de B. Chavannaz réalisée pour l’emprunt national de 1918 (source : gallica.bnf.fr) 

APPEL AUX FEMMES FRANÇAISES, LE 6 AOÛT 1914

Ce document imprimé est un placard. Au  début du XXe siècle, c’est un moyen efficace pour informer les populations des évènements officiels. C’est encore l’époque des écrits publics (les journaux existent mais sont encore peu diffusés auprès des classes populaires). Ces placards sont affichés dans les lieux publics et servent de relais d’information entre les élus et la Nation.

Passé à la postérité sous le nom « d’appel de Viviani », il relate le discours officiel prononcé dès la mobilisation par le président du Conseil René Viviani (1863-1925) devenu président du Conseil en juin 1914.  Ce discours illustre un aspect nouveau de la guerre qui commence : alors que nous ne sommes qu’en août 1914 (début de la mobilisation), le Président du Conseil lance un appel à la mobilisation des femmes et des enfants, donc des civils, pour participer activement à l’effort de guerre. Cela annonce l’aspect total du conflit.

TIMBRE 1940 - ŒUVRES DE GUERRE - LA FEMME AU LABOUR (André Spitz)




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