Pendant une vingtaine de jours, les visiteurs peuvent admirer des dizaines de crèches provenant du monde entier, exposées dans les granges, derrière les fenêtres des maisons, dans le jardin du curé ou tout simplement dans les rues du village, mais également dans l’espace muséographique Crecchio, créé par l’association Bethléem en 2005. À l'intérieur de cette ancienne grange datant de 1840 où l’on y faisait autrefois le négoce du vin et de la goutte, on y découvrira sur environ 200 m2 des centaines de crèches d’origine diverse dont certaines sont renouvelées tous les 2 ans, et bien-sûr la pièce maîtresse des lieux : le village provençal et ses 137 santons habillés dans un décor aux couleurs de la Provence qui n’est pas sans rappeler la crèche provençale qui avait été exposée dans l’ancien chœur de la cathédrale Notre-Dame de Verdun en décembre 2019.
23/12/2022
Festival des crèches de Muzeray
Depuis 1998, le petit village de Muzeray (situé entre Étain et Longuyon) organise chaque année paire le Festival des crèches. Le projet a été initié par M. Paul Alexandre, un passionné d’origine belge, qui a reçu le soutien et l’aide des bénévoles de Muzeray. A l’origine, l’objectif était de récolter des fonds afin de restaurer l’église Saint-Firmin. De nombreuses animations sont proposées tout au long du festival qui accueille environ 15 000 visiteurs chaque année.
La crèche de Noël est une mise en scène de la Nativité, c'est-à-dire de la naissance de Jésus Christ, sous forme de personnages immuables, avec la Sainte Famille (Marie, Joseph et l'Enfant-Jésus) dans la crèche (qui désigne une mangeoire) d'une étable ou d'une grotte. Cette iconographie originelle s'enrichit progressivement de personnages (les bergers, les anges, les trois Rois mages) et d’animaux (bœuf, âne, moutons, chameaux) entourant l'Enfant-Jésus nu ou emmaillotté dans son auge, son berceau ou sur la paille. La crèche de Noël peut être statique, mécanique ou vivante.
À la fin du XVIe siècle, les Jésuites, conscients du pouvoir de la célébration de la Nativité, multiplient dans toute la chrétienté les crèches en modèle réduit telles que nous les connaissons aujourd'hui, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme. Les crèches de Noël permettent à la piété populaire de s'exprimer lors de cérémonies liturgiques. Dans le cadre de la laïcisation de la fête de Noël, les crèches ne s'exposent plus seulement dans les églises mais aussi dans les maisons et les bâtiments publics.
Après la période de la Révolution pendant laquelle cette pratique religieuse est interdite, les crèches se multiplient dans les maisons de familles aisées sous forme de boîtes vitrées appelées « grottes » ou « rocailles » apparues au cours du XVIIe siècle. Au début du XIXe siècle, la crèche retourne dans les rues françaises essentiellement sous la forme d’automates mécaniques qui mettent en scène des personnages grotesques. Les crèches provençales avec leurs « santons » (du provençal santoun, « petits saints » plus petits et plus rustiques avec multiplication de personnages dans leur costume local représentant tous les métiers de l'époque dans un style naïf), se développent non seulement dans les églises mais aussi dans les maisons particulières à partir de 1803, juste après le Concordat de 1802.
La démocratisation des crèches domestiques est favorisée au XIX siècle par la fabrication en série des figurines en plâtre peint et leur diffusion par les marchands d'objets religieux, leurs matériaux, techniques et scénographies connaissant une grande variété. Cette vulgarisation correspond à l'âge d'or de la crèche de style sulpicien (mièvre, sans valeur artistique) entre 1860 et 1920. Au XXe siècle, la tradition de la crèche de Noël s'est développée dans le monde entier.
Le statut des crèches de Noël dans l'espace public en France suscite des polémiques et diverses décisions de justice contradictoires dans les années 2010 opposant une lecture littérale des règles nationales relatives à la laïcité et les traditions locales au sujet de l'installation de crèches de Noël par des personnes publiques. Le flou amène le Conseil d’État à se prononcer sur le fond en novembre 2016 en posant un principe d'interdiction et ses exceptions possibles.
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